Quel auteur n’a jamais eu de difficulté pour créer un personnage. Les erreurs qui s’accumulent au cours du récit ou un personnage fade et sans profondeur. En créant vos personnages, il faut garder à l’esprit quelques petites règles qui vous permettront de les faire grandir en même temps que vos qualités d’auteur. Voici 10 règles pour créer un personnage de roman.
Imaginez vos personnages
Débutons les 10 règles pour créer un personnage de roman par un point essentiel : l’imagination. Cela peut paraitre bête dit comme ça. Je vais vous expliquer. Avant de penser réellement à la création et son imbrication dans l’histoire ou tout autre aspect, il faut s’imaginer un personnage. Notre cerveau commence par créer un physique, un visage en général. On part rarement d’un trait de caractère.
Allongez-vous, ou fermez les yeux. Faites n’importe quoi qui vous permet de vous concentrer et imaginer votre personnage, trouvez des idées. Une cicatrice ? Une femme ? Un homme violent ou doux ? Un handicap ?
Laisse votre cerveau imaginer. C’est la part essentielle du processus créatif et si vous ne devez retenir qu’une seule chose de ces 10 règles pour créer un personnage de roman, c’est celui-là.
Si vous vous placez immédiatement devant votre tableur avec votre fiche personnage ou avec un carnet, vous risquez de brider votre imaginaire.
En vous relaxant et en laissant votre imagination travailler en paix, vous pouvez créer des personnages plus réels, plus vivants et plus intéressants pour le lecteur.
Lier son personnage au thème du récit
Voilà un autre point indispensable à un bon personnage. Il doit s’inscrire dans le thème. Un scientifique pointu qui mise sa vie sur la technologie va être très compliqué à intégrer dans un univers peuplé d’elfes et de nains. Bien entendu, avec de l’entrainement, tout est réalisable, mais assurez-vous toujours que votre personnage paraisse crédible dans le monde que vous avez créé.
Si vous sentez que quelque chose ne colle pas, ne tuez pas votre personnage ! Gardez-le au chaud pour une autre histoire. Beaucoup d’auteurs se notent des idées d’histoire ou d’intrigues, mais faire de même avec ses personnages peut être une très bonne idée.
Inscrire son personnage dans l’histoire
Bon votre personnage colle au thème ? Parfait ! Passons à la suite des 10 règles pour créer un personnage de roman.
Maintenant, il faut l’intégrer dans l’histoire. Prenez l’héroïne de Terminator, Sarah Connor.
Elle colle parfaitement au thème ET à l’histoire. Elle est terrorisée par ce qu’elle a appris et l’extinction de l’espèce. Sarah se bat pour faire avancer l’histoire. Elle évolue au cours du temps.
Votre personnage ne peut pas se contenter d’être simplement lui-même (sauf si c’est un perso lambda qui n’apparait que brièvement). Il doit être impacté par ce qui se passe, immédiatement ou dans un futur proche. Il doit avoir un rôle à jouer et être utile à d’autres personnages ou à faire avancer l’histoire.
Si Sarah était restée passive, sans jamais prendre les armes, l’histoire de Terminator n’aurait pas pu fonctionner.
Positionner son personnage par rapport aux autres
Votre personnage s’intègre dans un univers basé sur des interactions. L’un fait ci, l’autre fait ça, ce qui provoque tel ou tel avancement du scénario.
Vos personnages sont donc imbriqués et connectés les uns aux autres. Même si vous créez un solitaire qui n’a de contact direct avec personne, ses actes vont avoir un effet, et sauf si votre histoire ne contient qu’un seul perso, il sera connecté, même indirectement, aux autres.
Représentez-vous une toile d’araignée (ou une mindmap, moi je fais souvent comme ça, dites-moi si un article sur les mindmaps vous intéresse). Tous les personnages doivent être reliés par au minimum un fil de la toile. Dans la plupart des cas, les personnages principaux concentrent de nombreux fils, alors que les secondaires en ont peu.
Lui donner une motivation
Tous vos personnages doivent avoir un but, une motivation.
Dans la vie, nombreux sont ceux qui manquent de but et de vision d’avenir. Ils sont souvent des gens peu intéressants (j’allais dire chiants, mais bon).
Dans la partie d’avant je parle des personnages qui font avancer l’histoire. Vos personnages doivent avancer eux-mêmes. Nos actions ont un but et une utilité. Vous devez animer vos personnages autour de ce qu’ils ont envie de faire ou de devenir. C’est leurs actions qui font l’histoire, alors pour ne pas tourner en rond, ils doivent les faire avec une idée derrière leur tête.
Comment trouver un nom à ses personnages ?
Tout le monde à un nom. Sans nom, comment peut-on exister ?
J’ai eu l’occasion de parler avec de nombreux auteurs, quelques professionnels et beaucoup d’amateurs. J’ai remarqué 2 écoles de pensées.
Certains veulent que les noms reflètent leur personnage, donnent une indication sur eux et passent un temps considérable à trouver un nom. De cette manière, trouver un nom est un vrai casse-tête et demande une attention particulière aux jeux de mots, double sens, etc. Si vous choisissez cette voix, attendez-vous à passer du temps avant d’être satisfait.
D’autres veulent un nom qui sonne bien et que le lecteur retiendra facilement. J’appelle ça des noms de super héros, ou des noms Marvel. Prenez, Tony Stark, Bruce Banner, Peter Parker ou Steven Strange. Chez DC comics on a Bruce Wayne ou Clark Kent. Tous ces noms ont un point commun, ils se gravent dans notre esprit et sont très facilement mémorisables.
Vous pouvez aussi utiliser des générateurs de noms pour vous inspirer, prendre des morceaux de noms, faire des assemblages.
Celui que je préfère est https://fr.fantasynamegenerators.com tant il dispose d’un nombre incroyable de possibilités (ici aussi, dites-moi si vous voulez que je vous explique toute l’étendue des possibilités de ce générateur.)
Créer son physique
Votre personnage ressemble forcément à quelqu’un. Il a des yeux, une bouche des cheveux (pas tout le temps) et un corps. Il ressemble à quelque chose, alors dites-le.
Je suis le premier à ne pas décrire (ou très peu) mes personnages. J’aime laisser une totale autonomie au lecteur, mais je devrais sans doute en dire plus, bref.
Dans l’idéal, donnez au minimum les grandes lignes de l’apparence de votre personnage, surtout s’il a des signes distinctifs. Un bandana, une cicatrice, un tatouage, une dent en moins, peu importe. Cela vous permettra aussi de varier vos manières de faire appel à lui dans votre texte.
Harlan Coben est très fort pour ça. Lorsque de nouveaux personnages apparaissent dans une scène, son personnage principal leur donne des surnoms qui parlent. L’armoire à glace, grosse moustache, le sosie de Bruce Willis (son univers est dans le réel alors il peut) ce genre de chose. Par la suite, même si l’on apprend le nom des perso, il peut les appeler « grosse moustache » sans perturber le lecteur.
Créer l’histoire (Background) de son personnage de roman
En tant qu’auteur, ce que l’on veut, c’est avoir un personnage qui donne l’impression d’être vrai. Ses réactions doivent être logiques et correspondre à sa personnalité. On cherche à obtenir des personnages qui suscitent des émotions chez le lecteur. Il peut aimer, craint ou détesté, mais le lecteur ne doit pas rester indifférent face à votre personnage.
Je parle des personnages principaux, dans la plupart des histoires, les personnages secondaires ont moins d’épaisseur que les perso principaux. Il ne faut cependant pas les délaisser totalement et avoir quelques lignes qui correspondent à l’histoire de votre personnage lui donne son caractère dans votre esprit.
Si vous écrivez que vos deux perso ont passé des années ensemble à l’école de police, alors vous devez tenir compte de leur relation passée. Qu’ils soient amis ou non, c’est à vous de le décider, mais le comportement que l’on adopte avec un inconnu ou non est totalement différent.
À mon sens, il est inutile de créer une énorme histoire pour vos personnages. J’ai vu des auteurs noircir plusieurs pages pour expliquer tout ce qui lui est arrivé au cours de sa vie. En général, les quelques aspects les plus marquants suffisent à définir votre personnage.
Voici quelques exemples de chose sur lesquelles vous pouvez réfléchir pour définir vos personnages :
- Milieu dans lequel il a grandi (riche, pauvre, paysan …)
- Relation avec les autres (timides, séducteur, colérique…)
- Rêves et aspiration (ce qu’il veut faire de sa vie, la réponse peut être « rien »)
- Le regard qu’il porte sur la société et le monde (dois être logique par rapport à son vécu)
- Faits marquants (mort d’un proche, accomplissements remarquables, atteinte d’un objectif)
En général, pour la plupart de mes personnages, leurs histoires tient en 250/300 mots. Au moins pour pouvoir démarrer l’écriture de l’histoire. Vous avez parfaitement le droit de compléter le background pendant la rédaction. C’est presque inévitable en fait, sinon vous allez passer des mois à tout préparer et ne jamais écrire.
Attention : Si vous ajoutez des aspects, veillez à ce qu’ils n’interfèrent pas dans la logique du caractère de votre personnage.
Faire une fiche personnage
Là, on a un débat. Certains font des fiches précises et très détaillées, avec images et autre. D’autres n’en font jamais. Honnêtement, faites comme vous voulez, mais si vous avez une histoire avec plus de trois personnages et que vous donnez pas mal d’informations sur eux, si vous ne prenez aucune note, vous allez vous marcher dessus.
Il n’est pas rare d’avoir un personnage avec les yeux bruns à un moment, puis bleus ensuite. Si vos lecteurs voient ça, vous allez perdre en crédibilité instantanément.
Peu importe le niveau de détail que vous souhaitez mettre dans votre fiche, le minimum sera d’y mettre les informations que vous avez données au lecteur.
À mon sens, il est inutile de créer une énorme histoire pour vos personnages. J’ai vu des auteurs noircir plusieurs pages pour expliquer tout ce qui lui est arrivé au cours de sa vie. En général, les quelques aspects les plus marquants suffisent à définir votre personnage.
Une fiche basique ressemblerait à ça :
- Nom
- Race/classe/grade
- Physique (yeux, cheveux, taille, morphologie…)
- Signes distinctifs (tatouage, cicatrice, bec de lièvre …)
- Caractère
- Particularité (allergique au lait, devient fou à l’évocation de sa mère…)
- Motivation
En suivant ces 10 règles pour créer un personnage de roman, vous aurez accumulé une certaine masse d’information qu’il faut pouvoir conserver pour s’y reporter en cas de doute. Pour une nouvelle, le nombre de personnages est assez faible et vous pouvez (au moins, essayer…) de faire confiance à votre mémoire. Pour un roman, vous pouvez oublier, vous allez certainement vous contredire à un moment, même sur un détail.
Prenez l’habitude de consigner vos perso dans une fiche, même succincte.
Respectez votre personnage
C’est une erreur courante chez les auteurs amateurs, mais qui subsiste parfois chez les plus chevronnés.
Vous avez passé du temps à créer votre personnage, son physique, son histoire et sa personnalité, alors ne mettez pas par terre en ne tenant pas compte de ce qu’il est. Je m’explique.
Prenons le personnage d’Omar Sy dans Intouchables d’Olivier Nakache et Éric Toledano. C’est un homme qui vient d’un quartier assez pauvre et qui a l’habitude d’un milieu défavorisé. Il baigne dans une atmosphère qui n’est pas sereine, où le niveau de culture et de langage n’est pas très évolué et la petite délinquance très présente.
Ça se ressent dans chaque scène, dans sa façon de s’habiller, de parler de bouger et dans sa relation avec François Cluzet.
Un autre exemple, Sherlock Holmes. C’est quelqu’un de très intelligent, d’instruit et qui possède un sens de la déduction et de l’analyse très développé.
Maintenant, imaginez le parler comme le personnage d’Omar Sy… Il est évident que quelque chose ne va pas.
Il existe des exemples peu intuitifs. Prenons Arthur de Kaamelott (ou presque n’importe quel personnage de la série). Il est roi, mais n’y ressemble pas, ne parle pas comme un noble et se comporte très rarement comme un roi qui devrait avoir tout pouvoir sur ses sujets. On peut noter ici que c’est le caractère humoristique de la série qui permet de montrer le roi sous ce jour-là. Mais ce qui est important, c’est qu’Arthur reste fidèle à lui-même au cours de la série. Même mieux, au cours du livre VI on voit comment il en arrive à être comme il est.
Arrêtons avec les exemples ici, vous avez compris. Vous pouvez, et devez faire évoluer votre personnage, mais une part de lui-même restera toujours la même. Un personnage colérique ne deviendra jamais un soumis, un timide maladif ne se donnera pas en spectacle avec aisance et assurance.
Respectez vos personnages.
Contes de pirates
Par exemple, j’ai appliqué l’ensemble de ces 10 règles pour créer un personnage de roman pour les héros de ma saga « Contes de pirates »
J’ai un fichier de tableur avec toutes les informations sur chaque personnage. Je peux m’y référer rapidement et je n’ai plus besoin d’un tas de notes qui traient sur mon bureau une fois passée l’étape de création.