Les contes russes réunis par Alexandre Afanassiev nous permettent aujourd’hui de parcourir la culture slave d’une époque reculée. Le conte véhicule des enseignement sous une forme différente de ce que l’on peut voir dans la mythologie grecque ou dans les Sagas nordiques. Je veux vous partager ces contes pour votre plus grand plaisir, commençons par Sœurette la renarde et le loup.
Un jour, un vieux paysan traversait la forêt. Durant son chemin, Sœurette la renarde et le loup lui volèrent une belle miche de pain garni. Les deux brigands s’installèrent au bord d’un étang pour se reposer quelque temps.
Le loup s’endormit et la renarde dévora la mie de pain puis fit mine de dormir aussi. Lorsque le loup se réveilla avec le ventre vide, il fut étonné de voir le pain vide. Sœurette l’accusa d’avoir mangé sans l’attendre.
Restons au soleil, proposa la renarde, celui qui aura le ventre qui se couvre de miel sera le voleur. Le loup s’endormit à nouveau et la renarde courut jusqu’à une ferme, vola du miel et badigeonna le ventre de son compagnon.
Coincé, le loup promit de céder sa prochaine proie à la renarde. Affamé, il écouta les précieux conseils de la renarde qui lui dit de plonger sa queue dans un trou fait par les hommes sur un lac gelé.
Transi de froid, il voulut retirer sa queue à de nombreuses reprises, mais Soeurette lui conseilla de ne pas le faire et d’attendre d’attraper toujours plus de poisson. Une fois prit dans la glace, elle fit mine d’aller chercher de l’aide et laisser les hommes battre le loup.
Grâce à son courage, il parvint à s’enfuir et prendre un chariot laissé à l’abandon. Il fouetta le cheval qui galopa, puis rencontra Sœurette, blessée et presque morte sur la route. Mais la renarde était la plus rusée.
Après de longues discussions, elle parvient à convaincre le loup de lui faire une place sur le tout petit chariot. Lentement, elle grignota les lattes de bois jusqu’à ce que finalement, la charrette se sectionne en plein milieu du chemin.
Fou de rage, mais inconscient d’être la malheureuse victime de la renarde, le loup partit couper du bois pour tout réparer. Pendant ce temps, Sœurette fit un bon repas des entrailles du cheval avant de mettre des oiseaux et de la paille à l’intérieur.
Quand le loup eut terminé, il cravacha la monture. Les oiseaux s’envolèrent et le corps s’effondra, laissant voir la paille par l’arrière-train. Le loup, convaincu que la renarde était blessée, la porta sur son dos pendant qu’elle se reposait, le ventre plein.
